Yeruldelgger de Ian Manook

Un polar qui remporte autant de prix c'est nécessairement louche, surtout s'il est écrit par un français. Depuis quand les français seraient ils devenus des maitres du polar ? Et bien depuis un certain temps maintenant grâce à de nombreux auteurs de talent. Mais quid de ce roman au titre imprononçable et qui prend comme partie pris de nous emmener en Mongolie, pays méconnu ? Une réussite incontestable que ce soit au niveau de l'intrigue policière qui multiplie avec bonheur les rebondissements, ou de ses personnages principaux et secondaires dont l'épaisseur et l'empathie que l'on ressent a leurs égards permettent au lecteur de se projeter et d'adhérer pleinement au récit. Mais la réussite la plus complète réside dans le côté polar ethnique où a l'instar d'un Olivier Truc et "le dernier lapon", l'auteur nous parle d'un peuple (ici la Mongolie) et de ses traditions ancestrales et comment la tradition et la modernité se confrontent, voir même s'affrontent. Un polar envoutant, passionnant et intelligent qui rend la lecture frénétique et le lecteur accroc. La question que se pose le lecteur une fois la lecture terminée c'est comment l'auteur va réussir à faire une suite du même niveau que celle ci ? Une gageure qui semble compliquée mais on désire connaitre la suite des aventures de l'inspecteur Yeruldelgger et ses rapports compliqués avec sa famille et même le genre humain. Et cela même si la couverture de ce deuxième roman ne donne pas envie avec sa pin-up digne d'un SAS. Ma note 9/10.