Malevil de Robert Merle
Pâques, 1977 dans le château de Malevil, Emmanuel et ses amis sont en train de mettre son vin en bouteille quand un accident ou une guerre atomique se produit et détruit une grande partie de l'espèce humaine. Tout autour du château tout est dévasté et commence alors pour Emmanuel et ses compagnons l'obligation de survivre même si le futur leur semble bien compromis. Peu a peu une organisation se met en place pour que ce petit groupe de survivant arrive a cohabiter malgré leurs différences idéologiques et ce retour a une civilisation rudimentaire où le progrès n'est plus qu'un souvenir.
Puis viendra le moment de se poser la question de savoir si d'autres êtres humains ont eux aussi réussis a survivre et si dans un contexte de disette leurs intentions seront pacifiques ou au contraire belliqueuses.
C'est un livre que j'ai lu il y a une vingtaine d'années ,qui m'avait marqué et dont je m'étais promis de le relire. A u delà du fait que j'avais oublié beaucoup de détails sur ce roman je me rend compte qu'avec le temps le niveau de lecture évolue. Où je ne voyais qu'un très bon roman d'anticipation, j'y vois en plus un roman sociologique où tous les sujets sont explorés sans tabou ni crainte de choquer.
Avec un point de départ pratiquement identique a celui de "la route" de Cormac McCarthy, ce roman écrit en 1972 en pleine Guerre Froide, explore avec beaucoup d'intelligence tous les aspects de l'être humain face a une situation exceptionnelle où la lutte pour survivre oblige des hommes civilisés a avoir recours a des moyens extrême .
Au travers d'une intrigue passionnante et haletante où l'on assiste au combat d'un groupe d'homme pour réussir a maintenir l'espèce humaine sur terre, l'auteur nous livre une étude sociologique pertinente sur la place de la religion, la monogamie, le progrès et l'espérance en l'être humain.
Vision pas très optimiste sur l'Homme, ce roman évite malgré tout l'écueil de dépeindre un monde trop sombre .
Une très belle réussite de Robert Merle a qui l'on doit beaucoup d'excellents romans et qui arrive a toucher tous les genres de la littérature avec un égal bonheur. Je recommanderai plus particulièrement "la mort est mon métier" (biographie romancée de Rudolf Hoess), "Week-end a Zuydcoote" (prix Goncourt 1949) et la série historique "fortune de France".
Ma note 9/10.